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Soudan : le changement climatique à l'origine de l'aggravation des inondations, selon un rapport

 

Soudan : le changement climatique à l'origine de l'aggravation des inondations, selon un rapport

Depuis août, les inondations dévastatrices au Soudan ont causé la mort de plus de 225 personnes et déplacé 271 000 habitants. Un rapport publié mercredi 23 octobre par le groupe de chercheurs World Weather Attribution attribue une grande part de la responsabilité à l'aggravation du changement climatique. Ce dernier aurait non seulement intensifié les précipitations, mais également augmenté la fréquence des inondations dans la région.

Selon les scientifiques, ces phénomènes climatiques extrêmes, autrefois considérés comme rares, sont désormais deux fois plus fréquents qu'auparavant, alors que la température mondiale a augmenté de 1,3°C par rapport à l’ère préindustrielle. Désormais, des inondations de cette ampleur pourraient se produire en moyenne tous les trois ans au Soudan.

Les chercheurs expliquent que le changement climatique a non seulement intensifié les pluies extrêmes, mais a également augmenté leur intensité d’environ 10 %. Ces observations sont similaires à celles faites au Tchad et au Niger, également frappés par des inondations depuis juillet dernier.

Malgré certaines incertitudes dans les modèles climatiques, la tendance à l'augmentation de ces événements extrêmes est claire. Si le réchauffement climatique se poursuit, avec un scénario prévoyant une hausse de 2°C d’ici 2050, les précipitations et les inondations risquent de devenir encore plus fréquentes et dévastatrices. Les experts alertent sur une situation qui pourrait se dégrader davantage dans les années à venir.

Réduire les risques en Afrique

Les populations les plus vulnérables, notamment les déplacés vivant dans des abris de fortune en raison des conflits ou des inondations, sont particulièrement exposées. Les auteurs du rapport insistent sur la nécessité de renforcer la résilience des régions touchées, notamment au Sahel, où les infrastructures et les systèmes d'alerte doivent être adaptés aux nouvelles réalités climatiques.

Ils préconisent également de cesser la construction dans les zones inondables et d'intégrer le risque d'inondation dans les efforts de reconstruction. L’agriculture, notamment la riziculture, est aussi en première ligne face aux risques d'inondations, qui peuvent détruire des récoltes entières.

Edmond Totin, maître de conférences à l’Université nationale d’agriculture du Bénin et l'un des auteurs du dernier rapport du GIEC, propose des solutions pour aider les agriculteurs à limiter leurs pertes. « Pour la riziculture, on peut envisager l’utilisation de cloisons autour des périmètres agricoles, permettant de mieux contrôler l’eau. En cas d'inondation, des drains peuvent être ouverts pour évacuer le surplus d'eau », explique-t-il, soulignant que ces techniques sont déjà bien connues des communautés locales.

Face à ces défis croissants, la région doit impérativement se préparer pour limiter les pertes humaines et matérielles liées à l'aggravation des phénomènes climatiques.

La rédaction

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